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samedi 11 avril 2015

La problématique du contrôle des technologies de l'information

Retour sur la keynote Devoxx 2015 "La problématique du contrôle des technologies de l'information" présentée par Eric Filiol directeur de recherche du laboratoire Confiance Numérique et Sécurité (CNS) ESIEA

Avec les tragédies qui remplissent les journaux ces derniers mois, le contrôle des technologies de l'information est un sujet brûlant. Les politiques cherchent à s'appuyer sur ces drames pour justifier le contrôle qu'ils souhaitent mettre en place sur les citoyens.





Pour comprendre ce qu'il se passe il est intéressant de réfléchir au passé. Auparavant nous étions dans un mode de gouvernance vertical où les personnes en haut de l'échelle délivraient les ordres à ceux qui étaient en dessous. Avec l'avènement des nouvelles technologies et la facilité du partage des informations la société s'organise plutôt aujourd'hui de manière horizontale. Même si on déplore les pratiques individualistes nous avons un certain mode collaboratif sur le numérique où les informations circulent très vite.

Cette mutation est incomprise et même mal perçue par les politiques. Il ne comprennent pas la technologie mais ils comprennent le pouvoir qu'elle peut leur donner. Ils n'hésitent donc pas à pondre des lois dans l'urgence qui vont à l'encontre des libertés individuelles. Nos gouvernants de tout bord, sont par exemple en train de délibérer pour autoriser les services de renseignement de recourir à des pratiques qui étaient auparavant illégales. Ils vont pouvoir sans être mandaté par un juge intercepter et interpréter les données des citoyens circulant sur Internet (voir par exemple l'alerte lancée par la quadrature du net).

Prenons une petite phrase historique du cardinal de Richelieu : « Qu'on me donne 6 lignes écrites à la main de n'importe quel honnête homme j'y trouverai de quoi le faire pendre »

Malheureusement cette loi élargit le périmètre des actions des services de renseignement bien au-delà de la justification anti-terroriste. Il est évident qu'il faut une certaine forme de contrôle pour détecter les comportements dangereux, mais il important de le faire d'une manière qui respecte nos valeurs. Le problème avec la voie actuelle c'est que nous allons vers une cyber dictature pilotée par des entités privées.

Toute cette dérive est un aveu de faiblesse des états qui ne sentent plus maître. Il est important de garder une séparation claire entre la justice et la police. Si le cap est maintenu nous deviendrons des veaux connectés. C'est toujours plus simple de gérer des gens qui se savent surveillés. Regardez les dictatures ou l'ancien bloc soviétique…

La liberté sans libre arbitre n'existe pas. Dans une dictature de la transparence nous ne faisons plus de choix. Si nous n'avons plus de vie privée nous n'avons plus de libre arbitre. Il est donc primordial de défendre nos données privées. 

1 commentaire:

  1. Content de voir que ce type de sujet (plus sociologique, voire politique, que technique) ait sa place dans ce type de conférence.
    En tant que personnes compétentes sur ces sujets, c'est aussi (voir surtout) à nous de faire évoluer les choses dans le bon sens.

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