Numérique au féminin... interview de Stéphanie Desplanche

Aujourd'hui nous parlons beaucoup de diversité, de parité homme/femme dans toute notre société. Nous retrouvons cette même tendance dans les métiers du numérique. Les chiffres sont indéniables mais est ce un phénomène éphémère ou un mal profond ? Que pouvons nous faire pour changer cette tendance ?

J'ai choisi de mener une interview croisée de plusieurs femmes travaillant dans le numérique. Le principe est simple, je pose les mêmes questions à plusieurs personnes et je retranscris ici les réponses. 

Aujourd'hui je donne la parole à Stéphanie Desplanche, chef de projet passionnée par la donnée.

Peux tu te présenter en quelques mots? Ton parcours, ton travail...

J’évolue dans le monde de la Gestion Electronique de Document (GED), et autres technos permettant à l’information de mieux circuler (BPM, LAD…). Ce secteur de l’IT me motive particulièrement car il est en constante évolution !

J'ai la chance de travailler depuis plus de 15 ans dans ce domaine et je ne m'en lasse pas (conseil, éditeur de solution logicielle, client final).

Aborder la problématique de la circulation de l'information selon divers pans est toujours enrichissant : des informations à numériser, des flux EDI à transmettre et interpréter, des flux de documents numériques à construire, des processus à automatiser, des flux d'information à modéliser...tout se réinvente en fonction des contextes et des attentes. 

L'aglilité est un vecteur de réussite sur ces projets où le mode itératif et les échanges avec les directions utilisatrices sont fondamentaux.

Qu'est qui t'a poussé à suivre des études scientifiques ou informatiques ?

J’ai un double cursus : technique et fonctionnel. Aborder la problématique de la gestion des données non structurées et structurées d'un point de vue organisationnel (Maîtrise Universitaire en alternance à la Ville de Lyon – service Archive) et d'un point de vue technique (DESS Info) a été un vrai atout et de plus l’un ne peut pas être sans l’autre…

Quels sont à ton avis les facteurs qui font que les filles ne s'orientent pas vers les métiers du numérique ou plus généralement des métiers scientifiques ?

Je suis un peu un pur produit de cet aiguillage, j’ai une formation scientifique, et c’est vrai que dans mon cursus, il y avait assez peu de filles…Je me suis posée des questions car je ne comprenais pas forcément très bien les répartitions filles/garçons. 

Après avoir étudié dans différentes voies, je peux dire que rien ne prédestine plus les filles à faire de l’informatique ou du droit. Qui plus est, je pense que la « gente » féminine est forte dans les domaines IT : notre capacité pour réfléchir à plusieurs chose en même temps, notre créativité, organisation sont des atouts ! ;-)) Mais bon là j’enfonce des portes ouvertes… Je n’ai donc pas d’explication rationnelle pour comprendre ces orientations…Peut être est ce la peur de la dimension technique ? le vocabulaire de geek ?... 

Je suis intervenue en école maternelle pour expliquer le métier d’informaticien aux petites filles et aux petits garçons… J’ai trouvé que les petites filles avaient un vrai intérêt pour comprendre ce qui se cachait à l’intérieur...la découverte des barrettes mémoires…le top !...Une nouvelle génération est en marche…L’inforrmatique versus multimédia apporte une forme de démocratisation de l’accès aux savoirs, nos jeunes générations sauront en tirer profit j’en suis convaincue…

Si on te donnait carte blanche aurais tu des idées pour inverser cette tendance ?

Pour inverser ou infléchir cette tendance, je pense que c’est à chacun de nous de faire bouger les lignes, avec nos enfants, nos neveux, nièces, amis…Expliquer que chacune/chacun d’eux peu apporter dans ce grand cosme. Après à chacun de voir ce qui lui plait, mais d’ouvrir le champ des possibles est de notre responsabilité…

Si tu te projettes dans quelques années est ce que tu veux continuer à faire la même chose, est ce que tu veux changer de secteur, évoluer de position.... ?

J’aime vraiment la matière première sur laquelle je travaille. Ce que j’aimerai dans les années à venir c’est de voir l’avènement du vrai travail collaboratif, la fin du cloisement des savoirs et la sacro sainte propriété intellectuelle.

Merci Stéphanie pour ces réponses.

Dans le prochain article Amélie Cordier enseignante chercheur à Lyon répondra à ces questions.