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dimanche 20 avril 2014

L’ère du numérique par Gilles Babinet et Kwame Yamgnane à DevoxxFr

Dans cette première keynote nous avons eu le droit à une association entre Gilles Babinet, entrepreneur ayant créé plusieurs sociétés et ancien directeur du conseil national du numérique, et de Kwame Yamgnane co fondateur de l’école 42 avec Xavier Niel. Ils sont venus à Devoxx parler du changement en cours. Après l'ère industrielle et des services, nous sommes en train de rentrer dans l'ère du numérique ou de gros changements sont en cours et vont révolutionner la société de demain. Et dans cette société quelle sera la place des développeurs ?






Auparavant, la valeur était dans le produit, mais aujourd’hui elle est dans le service qu’on apporte au cient. Par exemple aujourd'hui nous n'avons plus de vendeurs de matelas… mais des vendeurs de sommeil.

La multiplication des adresses IP ne fait qu'augmenter et comme nous commençons à vouloir tout connecter certains analystes prévoient que nous aurons atteint 100 milliards d’adresses IP en 2025. Beaucoup de domaines vont devoir être repensés.

L'arrivée des impressions 3D va également changer beaucoup de choses. Nous avons même vu des premiers essais sur des avions qui utilisaient des pièces imprimées. Beaucoup d'industrie vont devoir être revues et nous risquons d'assister dans les années qui viennent à une réduction drastique de la main d'oeuvre dans les pays occidentaux.

Le numérique n'est pas encore présent dans tous les domaines mais petit à petit ceci va changer. La domotique, les montres et les lunettes sont la prochaine cible. Il y a de grandes chances que suivent les textiles numériques et également un suivi médical numérique des individus encore plus poussé. Les speakers du jour n'avaient pas l'air de s'en offusquer. Kwane Yamgnane s'extasiait en prenant l'exemple des montres ou des appareils qui seront capables de prendre en direct des prises de sang pour les envoyer en direct à votre médecin.

Je suppose que leur but était de faire rêver l'auditoire. Personnellement j'ai un peu de mal avec l'idée d'aller toujours plus loin dans le partage de nos informations personnelles. Toutes ces informations sont agrégées et j'ai un peu l'impression que nous rentrons dans l'ère de Big Brother. On a eu un premier aperçu avec PRIMS mais imaginez si vos données médicales sont exposées.

Est ce que nous allons vivre dans un monde comme nous avons pu le voir dans "Bienvenue à Gattaca" où les élites seront filtrées en fonction de leur génétique ? Est ce que vous apprendrez sur Google Now que votre père va mourir dans les deux semaines qui viennent à cause de sa dernière prise de sang...

Je trouve dommage que le duo n'est pas mis en garde justement sur les dérives que l'ère du numérique peut engendrer.




Autre point de polémique sur le discours de Kwame Yamgnane c'est sa vision du modèle éducatif français. Ces arguments sont que le lycée ne va pas car il y a toujours une relation de domination du professeur qui interdit le travail en groupe, l'utilisation des nouvelles technologies...

Je ne nie pas que nous ne pourrions pas nous améliorer sur l'enseignement du numérique ou de la programmation. Mais quand je vois la dérive de la société où la famille joue de moins en moins son rôle dans l'éducation de ses enfants je ne pense pas que d'avoir moins d'autorité soit la solution. Le nombre de fois où on préfère critiquer les enseignants plutôt que ses enfants... car c'est bien connu notre progéniture est toujours la meilleure, il ne faut pas trop d'autorité pour les laisser se développer, se sont des génies....

Pour être un adulte accompli, chaque enfant et adolescent a besoin de connaître l'autorité et de comprendre que le travail personnel est important. C'est de cette manière que l'on peut s'affirmer et justement comprendre ensuite l'intérêt de travailler ensemble, ou d'être auto-organisé....

Toute la jeunesse d'aujourd'hui n'a pas besoin de l'école pour cultiver le côté social. Il n'y a qu'à voir le succès des réseaux sociaux auprès des ados, ce ne sont pas les profs qui leur ont appris à aller sur Facebook, Instagram... Certaines valeurs peuvent être cultivées en dehors de l'école comme dans les associations sportives. Je peux prendre l'exemple de la sensibilisation à l'agilité. Les gens ayant pratiqué des sports en équipe sont beaucoup plus réceptifs au départ car dans le sport on apprend que le collectif est plus fort que les individualités.

Je suis critique sur la cible prise par Kwame Yamgnane car pour moi le problème n'est pas lié au lycée mais plutôt après dans certaines grandes écoles d'ingénieur (pas toutes heureusement). Personnellement à l'époque j'ai préféré le mode universitaire où le travail collectif et l'autonomie sont clés de réussite était beaucoup plus adapté à mon tempérament.

Au début de son discours Kwame Yamgnane nous a également dit à quoi bon vouloir transmettre la connaissance alors qu'avec le numérique on peut y accéder de partout. Certes.... Peut être que quelques personnes sont capables d'aller chercher le savoir d'eux mêmes, mais il ne faut pas non plus laisser sur la touche tous les autres. Je suis contre le collège unique où l'on ne veut pas faire des classes de niveaux par matière mais je ne suis pas non plus pour laisser une totale liberté d'apprendre aux enfants sinon on court à la catastrophe. Beaucoup d'entre eux ne savent plus apprendre et la seule chose qu'ils retiennent est la manière de retrouver l'information... Google ou wikipédia sont nos amis....


Les orateurs ont parlé du computional thinking, la capacité d'une personne à connaître le fonctionnement d'une machine. En gros une machine est rapide mais n'a pas beaucoup d'intelligence. Pour un être humain c'est l'inverse il est plutôt intelligent mais il est moins rapide pour exécuter des tâches. Tous les hackers n'ont jamais appris à pirater une machine ou à rentrer dans un système... Ce n'est pas un enseignement mais c'est leurs connaissances des systèmes qui leur ont permis de le faire. Il faut donc axer l'enseignement sur ces points.

Sur la révolution numérique on peut se poser la question de comment vont évoluer les grandes entreprises. Elles vont devoir totalement se réorganiser pour appréhender cette nouvelle ère. Dans un premier temps dans le domaine de la production où de nombreux emplois sont amenés à disparaître mais également dans l'organisation. Les organisations en silo ne peuvent pas s'adpater et il faut des organisations plus transversales où l'on n'hésite pas à déléguer les responsabilités et à travailler en équipe.

Voila j'arrive à la fin de ce que je voulais dire sur la première keynote. Vous pouvez voir que je n'ai pas été totalement convaincu par ce discours. Je concluerai par le message suivant. Il faut savoir sortir de nos zones de confort pour toujours apprendre plus que ce soit à l'école ou ailleurs car le monde et particulièrement dans le secteur numérique évolue à une vitesse folle. Ceux qui ne sauront pas faire les efforts pour rester au courant des dernières avancées risquent d'être mis sur la touche à un moment ou un autre.

Merci à Agnes Crepet pour la relecture

1 commentaire:

  1. Je ne peux pas réagir au talk mais la lecture de ton article me fait réagir.
    Cette révolution numérique revient à mon sens à envisager cette globalité comme une sorte de capitalisme « cognitif ». L.information est aujourd'hui quasiment numérique. On est tous consommateur et producteur de ce type d'info. on parle en France de « culture numérique » ce terme de culture serait donc utilisable dans moulte contexte (cf ton post sur culture du programmeur).
    Certes un danger existe mais je souhaite d'avantage le voir comme un vecteur de partage. Cependant il est vrai que les orga doivent s.adapter et les enseignements aussi...où apprendre à nos enfants cela ? Cela a un sens autant que de savoir aujourd'hui d'où nous venons est aussi important que de savoir exploiter ce patrimoine « on line ». Cette apprentissage doit être intégré dès le plus jeune age...
    Et le pendant de tout cela reste et restera l'Humain et la part de responsabilité qu'il prend à cet édifice...Cela ne s'apprendra donc qu'avec une vrai implication de la sphère familiale et enseignante (mais comme aujourd'hui et hier en fait...à l'époque de notre bonne vieille école à la Jules Ferry) Alors une ouverture plus grande doit permettre à l'Humain en général de ne pas avoir à tout révéler mais à s'ouvrir à l'autre. Enfin sans doute suis je une profonde optimiste...
    Don't act...

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